Dans mon sac

16 avril

C’est en rangeant mes sandales, en préparant mon sac à dos pour mon excursion de trois jours dans le cayon de Colca, que je partie dans une longue réflexion.
Je m’arrête un instant pour écrire sur le papier que j’ai sous la main ; un bout de papier toilette.

Mes sandales sont rendues minces. Je sens les cailloux.
Elles en ont marchées des places.
C’est d’ailleurs la troisième paire de ce voyage.
La première paire, que j’adorais, m’a quitté au Festival de musique de Robson Valley, dans l’ouest.
La deuxième paire a été achetée et usée en Nouvelle-Zélande.
Puis avant l’Aquapackers, j’ai acheté mes flip-flop ou mes «jandales », comme on dit en Nouvelle-Zélande.

Mes bottes sont usées de montagnes, de volcan et de Machu Picchu.

Mes chandails ont des trous, sont décolorés ou rendus minces.

Mes jeans devraient trouer bientôt.

Je me sens en bilan comme je l’étais avant mon départ pour la Nouvelle-Zélande, dans mes nuits d’insomnie, de décisions et d’incertitudes.
J’arrivais à la fin d’une étape.
Je refusais un emploi que j’avais souhaité, et je partais en voyage.

J’essaie de voir mon retour à Montréal, non pas comme un retour, mais comme une prochaine destination ; avec ces inconnus, ces adaptations, ces aventures et ces rencontres. Une nouvelle étape.

Ne m’attendez pas car je ne rentre pas : J’arrive.



Je regarde les raisons de mon départ, je relis mes objectifs de voyage ; j’aurais encore envie de voyager, mais je sais qu’il n’y a plus de raison de le faire.

Je n’étais pas en vacances, j’étais en voyage.

Il y aura d’autres raisons de partir.
Ici, j’ai trouvé ce que je cherchais.
J’ai beaucoup appris.
Peut-être un jour je partagerai ces fameux objectifs...

On apprend beaucoup en voyage. Et, pas besoin d’aller loin.
Ce n’est qu’une question de perception. Tout est perception.
Il faut parfois seulement changer d'angle et faire gaffe aux angles morts.

Je consacre donc mes prochaines journées à préparer ma prochaine destination: Montréal.

Mes amies me parlent du choc du retour.
Je suis optimiste.
Ça ira bien.

Mais n’ayez pas d’attente que je ne saurai relever.
Je ne réponds plus aux attentes… je réponds à autre chose.